Aussi bien les anti-racistes que les racistes français contemporains se souviennent-ils que quand, à la fin du XIXè siècle, le nord de la France fut envahi
d'ouvriers belges acceptant de travailler pour pas cher dans les filatures de Roubaix, etc, il s'est développé un violent racisme envers eux? que des trains "charters" furent parfois affrêtée
pour les "renvoyer dans leur pays", qu'on leur reprochait à la fois d'être des brutes violentes, qui avaient tous un couteau dans leur poche, et d'être des fanatiques "trop" porté sur la
religion. Qu'on se moquait de leurs "ridicules" casquettes oranges ou vert pomme. Qu'un journal de l'époque qualifia les flamands de "barbares inassimilables"?
http://eo.wikipedia.org/wiki/Belga_migrado_al_norda_Francio
Ceux qui le peuvent n'ont qu'à consulter une brochure édité il y a quelques années par le journal La Voix du Nord : "L'immigration oubliée".
On en trouve des traces dans la littérature aussi ainsi cette page de Maxence van der Meersch "Quand les sirènes se taisent", qui se déroule dans l'entre-deux
guerres:
" - D’abord, je ne comprends pas que le gouvernement laisse comme ça les belges venir faire concurrence chez lui au travailleur français, qui a déjà bien assez de misère comme ça à gagner le pain de ses enfants !
Il acheva sur cette conclusion singulière :
- on demande des volontaires pour casser la gueule aux flahutes qui seraient traîtres à la classe ouvrière !
Les « pots-au-burre », les Flahutes, dit-on aussi, ce sont les ouvriers flamands qui viennent travailler en France, et s’en retournent le soir en Belgique. Jadis, tous arrivaient pour la semaine entière avec leurs vivres. Ils n’achetaient rien, ne dépensaient pas un sou, vivaient à quatre ou cinq dans un garni, et travaillaient avec cette patience courageuse de bête de labour qui caractérise la race ouvrière flamande. A eux les rudes besognes, les tranchées, les terrassements, les pavages ; à eux aussi les places les plus pénibles dans les fabriques, aux chaufferies, aux filatures, avec leur vigueur de gens nourris sainement de choses naturelles et simples, venues tout droit de leur sol. (ça a bien changé)
Aussi, de tout temps, le peuple de Roubaix-Tourcoing les a-t-il eu en grippe, ces gaillards bruyant et hardis, lents au parler, tenaces à la besogne. Et comme on les voyait autrefois passer la frontière, le lundi matin, débarquer des trains avec leur pain de six livres, leurs œufs, leur lard, et aussi leur fameux pot de beurre, on les avaient affublés du surnom patois de « pots-au-burre ».
Peut-être qu'en drnière analyse le racisme c'est toujours un phénomène social, un RACISME ANTI-PAUVRES
Parmi les innombrables éléments qui le confirment, prenon selui-ci : sur les Hazâras, peuple au centre de l'Afghanistan victimes constantes de discriminations de la part de leurs voisins, "ils étaient méprisés par les autres ethnies en raison leur extrême pauvreté qui les contraignait à l'exil et à accepter les tâches les plus humbles et les plus pénibles."