c’était le 19 juin 1981 (seigneur !!!! trente ans !!! ….. comment cela peut-il
être ??? )
quand je travaillais depuis peu à xxxxx, quand je vivais encore en chambre meublée, rue Adam de la Halle, quand existait encore (mais il allait disparaître il est fermé) le café Bellevue, devant
lequel je passais deux fois par jour et où on m’a amené quand je me suis cassé le col du fémur sur le verglas le soir du 5 janvier 1979, quand il y avait encore la bâtiment de l’office du
tourisme au milieu du carrefour, et quand il y avait toujours des places libres dans le parking du boulevard de Strasbourg (regardez !)
J’étais jeune et vivant. (et mon père aussi)
* et aussi c'était quand le midi j'avais le temps
d'aller tranquillement passer le reste de deux heures de liberté que les horaires fixes nous laissait le midi dans le Jardin du Gouverneur où sous les peupliers trembles (qui comme leur nom
l'indique tremblaient dans le vent) je pensais à des poèmes chinois comme celui-ci :
Les pins et les cyprès cachent la gorge de la montagne, mais à l'ouest j'ai découvert un étroit sentier. Le ciel s'ouvre, un pic se montre et, comme s'il était né dans le vide, un couvent
surgit à mes yeux. L'édifice semble assis sur une terrasse de nuées; ses pavillons s'élancent sur des rochers escarpés. La nuit vient ; les singes et les oiseaux se taisent. Le son des cloches et
le chant des bonzes pénètrent au-delà des nuages froids. Je contemple les pics bleus et la lune qui se mire dans les eaux du lac; j'écoute le bruit des sources et le vent qui tourmente les
feuilles sur le bord du torrent. Mon âme s'est élancée au-delà des choses visibles, errante et captive à la fois.